mardi 1 juin 2010

Bienvenue à Ok Corral..

Petite histoire vécue aujourd'hui:

A 16h10 exactement, une amie venait de quitter mon appartement avec son bébé dans les bras et je m'apprêtais à sortir mon aspirateur pour bien employer mon temps avant 16h29 et demie, puisque j'habite à... 30 secondes de l'école.

J'entends un énorme coup de frein, suivi du caractéristique scratch-boum de tôle froissée, un rugissement de moteur, littéralement le temps de me retourner vers la fenêtre, un autre crac-boum, moteur.. hum

J'attrape mon téléphone, mes clefs, je hurle à Thaïs de me suivre et me précipite. Le temps de sortir de mon immeuble, les sirènes de police se mettent à hurler, soulagement "ouf, ils sont arrivés super-vite!" Dehors je tombe sur mon amie "ouf, elle était encore en train de descendre les escaliers quand 'ça' s'est produit" qui se dirige vers sa voiture en râlant "C'est pas vrai, ils m'ont démoli ma voiture." Je me tourne de l'autre côté de la rue, et là vision digne d'un film avec Bruce Willis: 3 voitures de police, une voiture carambolée sur le côté, une autre complètement défoncée un peu plus loin, une fille en larmes sur le trottoir, son bébé dans les bras..

Franchement, même de loin, l'atmosphère était plutôt calme, suffisamment pour comprendre que personne n'avait été fauché au passage. Mais rétrospectivement, brrrr. A une demi-heure près, la rue déserte aurait fourmillé d'enfants, de parents, nounous, poussettes...

En reconstituant les faits: une course-poursuite avec des tas de virages à angles droits dans des petites rue étroites à stationnement unilatéral d'un quartier bien bourgeois. Un des virages aboutit au dessus de chez moi, à 10m au dessus de l'endroit où était garée la voiture de mon amie. A 90 à l'heure, ça pardonne pas, sa grosse voiture bien garée a été percutée avec une telle violence qu'elle est rentrée dans la petite voiture de devant.
Le gars a continué, brûlé une priorité et violemment percuté à l'avant une autre voiture qui arrivait de la gauche. Juste après il a été obligé de s'arrêter puisqu'une voiture de police arrivait en face. Il est sorti de son véhicule, s'est enfui en courant dans une ruelle latérale. Dans sa voiture complètement défoncée, il restait sa femme en larmes... et son bébé apparemment en bonne santé. Des policiers, des pompiers, du verre partout.
Je passe à côté d'un policier tout déconfit qui explique à un autre: "J'ai été obligé de freiner, sinon je... mais j'aurais pu l'avoir si.." et l'autre qui lui répond "Tu ne pouvais pas faire autrement, tu as fait exactement ce qu'il fallait."

Dans les infos glanées ça et là:
Feu rouge brûlé, 4 armes trouvées dans la voiture, le fuyard peut-être armé.

A 17h, un policier nous rassure, le gars a été rattrapé, les uniformes s'en vont, sauf une voiture, qui bloque la route et l'épave est toujours sur place ce soir.

Moi je garde l'image de ce flic qui se demandait si sa décision dans l'urgence avait été la bonne: étant donné la position des voitures, l'alternative était de foncer et d'écraser le gars en train de s'enfuir. Peut-être armé, à 20 mètres d'une sortie d'école un quart d'heure plus tard.
Personnellement je n'ai pas de réponse. On peut retourner le problème dans tous les sens..

De quoi réfléchir sur la notion de 'bavure'.

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